AGIR, S'ENGAGER, OUI ! Mais comment ?
Tu es plein d’ambition, de rêves et de bonne volonté. Tu voudrais réaliser un projet auquel tu crois, à deux pas de chez toi ou à l’autre bout de l’Europe. Aider les autres te tient à cœur, mais tu n’as pas encore trouvé comment. J’ai une solution pour toi !
Le Service Civique ou le Corps Européen de Solidarité.
Qu'est-ce que c'est ?
Ces deux programmes sont des expériences tant personnelles que professionnelles, financées par la Commission Européenne ou le gouvernement Français. Ce sont des opportunités pour découvrir de nouveaux domaines de compétences et d’activités ou pour approfondir des sujets qui t’intéressent, tel que la culture, l’environnement, la solidarité, l’aide humanitaire et l’assistance sociale à la jeunesse, aux immigrés ou aux personnes en situation de handicap. Tu donnes de ton temps et de ton énergie à des associations, qui n’ont pas les moyens de financer des salariés, mais qui ont des supers projets à proposer. Pas besoin de tonnes de diplômes ou du quinze mille lignes d’expériences sur ton CV pour postuler, avec de la motivation on peut faire de grandes choses.
Alors qu’attends-tu ?

Mon expérience :

C’est après deux années à l’université que mon envie de changer le monde se réveilla subitement un matin de décembre. C’était insoutenable, l’idée occupait toutes mes pensées, pour continuer à avancer j’avais besoin d’un projet, d’un but, d’un nouveau challenge. Ce qui vient à l’idée en premier lieu lorsque l’on aspire à découvrir de nouvelles contrées ce sont les programmes d’échanges type ERASMUS, mais très peu pour moi.
À l’époque déjà, j’étais une globetrotteuse convaincue que ce n’est pas derrière les bancs de l’école que j’allais pouvoir être utile et aider mon prochain. La théorie c’est bien sympa, mais place à la pratique, allons voir ce que je peux faire avec tous ces savoirs emmagasinés durant ma scolarité.
Après quelques recherches, me voilà au Centre Régional d’Information pour la Jeunesse de Rouen – Normandie. J’y rencontre une jeune femme passionnée et passionnante qui m’inspire et efface les derniers doutes présents avant de me lancer.
Ni une, ni deux, je rédige mon CV et lettre de motivation pour mes deux projets préférés : une offre pour être animatrice dans un camps scout en République tchèque et une autre pour travailler comme architecte paysagiste en Allemagne. J’obtiens des entretiens vidéo pour les deux offres, ceux-ci se déroulent en anglais. Malgré ma maîtrise de la langue, je suis stressée mais mes interlocuteurs ont l’habitude et savent me mettre à l’aise. J’explique donc mon parcours et mes motivations, puis s’en suit des ribambelles de questions plus précises plus ou moins liées aux projets en questions : Est-ce que je sais jouer d’un instrument ? Ai-je déjà utilisé une tronçonneuse ? Est–ce que je parle Tchèque ou Allemand ?
Dans les deux cas je n’ai aucune expérience en la matière mais l’association IJGD (Internationale jugendgemeinschaftsdienste) décide de me faire confiance et me propose une place en Allemagne en compagnie de neuf autres volontaires internationaux.

J’accepte et lance les démarches !
Le projet
Rénover un parc Baroque du dix-huitième siècle situé en Allemagne de l’Ouest (Altdöbern – Brandenburg).
Ce projet existe depuis 2009 et est porté par l’Architecte paysagiste Stephan Hohmann, un mordu d’histoire qui transmet son savoir comme on partagerait un bon gâteau et qui a encadré des dizaines de volontaires avant moi. Je suis logée à côté du travail dans une grande maison avec mes nouveaux collègues. L’association IJGD pense à tout. On nous crée une carte de train, s’occupe des assurances et des rendez-vous médicaux, nous prête des vélos, recherche un professeur d’allemand et le plus important, elles sont toujours présentes si besoin de soutien moral.
C’est une chance d’être aussi bien suivie et de travailler avec d’autres volontaires, ce n’est pas le cas dans tous les projets, renseigne–toi bien avant !

Le bilan :
Professionnellement :
Durant cette année les projets ont été nombreux et variés. De la construction de ponts et de bancs, la taille de jardins à la française à la préparation d’un marché de noël, nous avons touché à tous les domaines possibles ! Ces compétences acquises en architecture paysagiste, en botanique, le relationnel, la gestion de projets et d’une équipe, je n’aurais jamais pu les apprendre à l’université, et c’est inestimable !
J’ai aussi pu prouver mon autonomie, mon goût du travail et ma résistance à l’effort, et oui travailler quarante heures par semaine quand il fait moins dix-sept degrés dehors c’est une sacré expérience. Durant cette année, certes il faut travailler un nombre d’heures fixées, mais si tu as des passions ou des sujets que tu souhaites approfondir particulièrement c’est aussi le moment. Pour ma part ce fut la botanique et l’apprentissage de l’Allemand, autant dire qu’en partant de zéro j’ai eu de quoi faire durant toute l’année.


Les plus d’être volontaire ce sont les séminaires. Il y en a sept par an, chacun dure une semaine et les thèmes sont choisis en fonction du projet.
Dans la région nous étions une trentaine de volontaires à travailler à la restauration du patrimoine et plus spécifiquement des jardins. Pour qu’il y ait cohérence nous avons visité la quasi-totalité des parcs et jardins de la région, nous avons appris la menuiserie, la rénovation de vieux meubles et volets, la poterie et chacun était libre de proposer des activités selon ses envies et connaissances.
Chaque séjour nous apportait de nouvelles connaissances, l’un d’eux m’a particulièrement marqué. Nous avons eu une incroyable opportunité, celle de prendre part à une conférence de deux jours sur le thème “Mon héritage – ton héritage” à Berlin. Notre mission était de réaliser un poster reliant un parc Allemand avec un Parc de notre pays d’origine. Ces travaux sont maintenant exposés au siège de la société de protection et de conservation des monuments allemand.
En tant que volontaire, de nombreuses portes s’ouvrent à toi !
Personnellement :
J’ai rencontré des vrais amis venant du monde entier.
Je me suis surpassée en apprenant une langue qui m’était inconnue, en quelques mois, et cela me permet maintenant d’avoir une bien plus grande confiance en mes capacités d’adaptation et d’apprentissage. Vivre avec sept cultures différentes m’a apporté un recul par rapport à ma situation d’Européenne. Ma timidité s’est envolée et je peux prendre la parole en public et exprimer mes opinions sans aucune appréhension.
Je n’ai plus peur de voyager seule et de me lancer à deux cent pour cent dans mes plus folles idées, car je sais que j’en suis capable.

Tu en es capable !
Participer à une telle expérience est un voyage à la découverte du monde, des autres et surtout de soi–même, c’est pourquoi la liste de ce que cette expérience m’a apportée est encore très longue.
Mes conseils :
Pour qui :
TOUS !
Que tu sois étudiant ou au chômage, que tu aies ton bac ou un master, que tu sois timide ou extraverti, que tu aies envie de rencontrer du monde ou que tu veuilles te forger une première expérience professionnelle.
Cette année est une chance que tu t’offres à toi-même. Il faut s’éloigner des idées reçues nous poussant à rester dans le cadre classique des études qui négligent tous les savoirs qui peuvent être apportés simplement par la vie, le voyage, le travail, le volontariat. De plus cette expérience, loin d’être une année perdue, te permettra plus tard de faire la différence avec tes collègues ayant tous suivis plus ou moins la même formation que toi.
Conseils :
- Définis clairement tes attentes, les domaines qui t’intéressent,
- Ne sois pas regardant sur le pays d’accueil, le plus important c’est le projet,
- Attention le service civique est une expérience accessible à tous, diplômés ou non, il ne faut donc pas forcément s’attendre à effectuer forcément un travail à haute responsabilité,
- Renseigne-toi bien sur les sites internets, téléphone, prends contact et rapproche-toi du Centre Régional d’Information pour la Jeunesse (CRIJ) de ta ville, ou d’autres organismes.



Le mot de la fin :
Ce que je voudrais que tu retiennes c’est que tu peux avoir confiance en toi !
Chaque année ce sont des centaines de jeunes qui se lancent dans des projets toujours plus divers et variés.
La barrière de la langue, de l’argent ou la peur d’être seul sans ses repères ne sont pas des excuses car elles n’existent pas !
Partir permet d’ouvrir les yeux sur sa situation, ses envies et ses capacités. Je sais maintenant où je vais et pourquoi j’y vais.