Les Little sont des jeunes du monde entier, dont bon nombre résident dans les pays chauds. Et ils connaissent bien la pratique du chaulage des murs et des terrasses, comme en grèce. Destinée à assainir et à rafraîchir les maisons, la pratique est vieille comme le monde. La pratique des toits blancs est devenue, depuis une vingtaine d’années, à la mode dans l’hémisphère Nord.
Alors ? Utile ? Efficace ? Tout le monde n’a pas l’air du même avis… Et donc… Les Little enquêtent…

Un petit retour en arrière
Comme d’habitude, nous vous invitons à remonter le temps pour voir de quoi il retourne…
L’histoire commence sur le continent nord américain.
En 2004, l’État de Californie lançait un vaste plan de protection de l’environnement. Celui-ci incluait, dès 2005, l’obligation, pour les propriétaires de bâtiments au toit plat d’utiliser des revêtements blancs. (Stéphane Foucart, Peignons les toitures en blanc pour contrer le réchauffement climatique [archive], Le Monde, 26 septembre 2008.)
Dès 2008, la mairie de New York engageait le programme « CoolRoofs » ( « Toits frais ») dans le but de réduire la chaleur et la facture d’électricité de bâtiments municipaux et associatifs.
La même année, le journal canadien La presse publiait “L’augmentation récente du coût de l’asphalte et des produits pétroliers a eu un effet très important sur le coût des toitures d’asphalte et gravier traditionnelles. Du coup, les membranes de toiture de type EPDM sont devenues beaucoup plus attrayantes qu’il y a un an. Ces membranes blanches très durables ont de nombreux avantages pour l’environnement et peuvent servir de base pour un futur toit végétalisé.” (ici)
Deux ans plus tard, à Montréal, l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie s’enhardit et propose “un règlement environnemental obligeant les propriétaires à opter pour un toit blanc. Ce type de recouvrement réfléchit la chaleur, contrairement au revêtement de bitume qui crée des îlots de chaleurs de 3 à 4 degrés dans les grandes villes, et cela parce que le noir absorbe jusqu’à 90 % des rayons du soleil. L’initiative de l’arrondissement est une première au Canada.” (source).
C’est intéressant, d’ailleurs, que le Canada se penche sur le sujet, on aurait pensé que la solution s’adapte plutôt aux pays chauds…
En 2014, l’hebdomadaire français du Bâtiment Le moniteur propose un historique sur le sujet (voici): “Pour prévenir la formation de ces bulles de chaleur, des chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory ont réfléchi à une solution simple, peu onéreuse et qui peut rapporter gros: blanchir les toits. Connu des initiés sous le nom de « Heat Island Group », l’équipe d’universitaires californiens a estimé l’économie que générerait le remplacement des couleurs sombres des toitures de onze agglomérations américaines par des teintes claires sur les besoins en climatisation. La simulation conclut qu’un revêtement blanc des toits, réfléchissant les rayons du soleil et rayonnant les infrarouges, permettrait d’économiser annuellement plus de 175 millions de dollars de climatisation. Extrapolé à l’échelle du pays, cela aboutit à une économie de 750 millions de dollars chaque année (plus de 500 millions d’euros).”
Et donc ? Où est le problème ?
Un mémoire de master présenté en 2013 (voici le PDF) rangeaient les choses chacunes à sa place. Tout y est dit, et plutôt bien d’ailleurs. On nous y expose les différentes méthodes possibles ( et hop, chapitre 2, page 21 et 22) mais surtout page 25, un comparatif des technologies : “ Les technologies présentées ci-haut, tout spécialement les toits verts, représentent des bénéfices énormes pour l’environnement En effet, verdir les toits a le potentiel d’améliorer la gestion des eaux de pluie en attirer le volume d’eau en circulation dans les infrastructures et en diminuant la vitesse de ruissellement. Ainsi, ceci peut apporter un contrôle sur l’érosion et la sédimentation De plus, la présence de végétation agit comme un filtre. Celle-ci améliore la qualité des plans d’eau avoisinants tout comme la qualité de l’air ambiant. Par rapport à une toiture traditionnelle, le toit vert possède un albédo plus élevé qui réfléchit davantage les rayons du soleil au lieu de l’absorbeur. De plus, les plantes en transpirant vont pomper la chaleur et le rafraîchir l’environnement environnant Ces deux dernier éléments ont contribué ainsi à diminuer les îlots de chaleur urbains (Dunnett et Kingsbury, 2008; Velazquez, 2005), Le toit blanc pour sa part, étant donné son absence de végétation, ne contribue qu’à la diminution de la température occasionnant les îlots de chaleur (Department of Energy, 2013).”
Alors, pourquoi le débat continue-t-il ?
En 2017, un média marseillais se demande “Les toits blancs, une bonne idée pour faire des économies d’énergie”. La question soulève un lièvre économique. On nous y explique que : “Une start-up française baptisée « Cool Roof » en a créé une spécialement dans le but de peindre des toitures en s’inspirant de celle inventée par la NASA en 1996 pour revêtir ses navettes spatiales.” La controverse viendrait de ce que la France mise plutôt sur les toits végétaux puisque : “un type de toiture qui permet de développer la biodiversité des zones urbaines, d’améliorer l’isolation des bâtiments et aussi d’en rafraîchir l’intérieur car les plantes favorisent l’absorption et le stockage des eaux de pluie qui, une fois qu’elles s’évaporent, rafraîchissent l’air ambiant.
Pour autant, le coût d’une telle installation serait quatre à cinq fois plus important que celui des toits blancs, d’après la start-up Cool Roof.”
Et voilà, le grand thème est lancé : le coût , le prix, le flouze, l’oseille, le nerf de la guerre, celui dont sont en général si mal dotés les militants environnementaux ! D’ailleurs, faites une simple recherche sur vos moteurs de recherche, sur les toits blancs en France. Le résultat vous montrera comment le sujet a fait son chemin… Et pour se faire une idée plus précise de la technique utilisée, je vous invite à voir sur le site de Coo Roof la fiche technique en PDF.
Et les toits verts ?
Après quelques ratés, en France, végétaliser les toitures de bâtiments commerciaux est devenu obligatoire dès 1 000 m² depuis le 1er mars 2017. (Geoplast 2017)
Le Parisien s’en fait témoin en juin 2019 pour Paris : (…) Preuve que ce système a de l’avenir, ces expérimentations ont beaucoup aidé à l’émergence d’entreprises spécialisées, comme Topager, Cultures en ville et Peas and Love. Cette dernière propose la location de 300 parcelles verticales, entretenues par des « city farmers » pour le client, qui n’a plus qu’à venir récolter. C’est le cas sur le toit du centre commercial de Rosny-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, où les particuliers peuvent cueillir des salades!” (ici)
Montréal, en définitive, a choisi de ne pas choisir : « Depuis 2015, plusieurs arrondissements, dont Rosemont‒La Petite-Patrie et Côte-des-Neiges‒Notre-Dame-de-Grâce ont modifié leur règlement d’urbanisme afin de contrer les îlots de chaleur. Désormais, «seul un revêtement de toit de couleur pâle (gris ou blanc) ou végétalisé est autorisé lors de la réfection d’un toit plat».” (ici).

En résumé :
Il est ressorti de cette enquête que le sujet, connu depuis plus de 20 ans, a bénéficié de véritables avancées techniques dans le laps de temps. Ce qui, vous en conviendrez, change agréablement des Hoax précédents… Il y a dix ans, on craignait que le blanc se salisse et vieillisse, diminuant l’efficacité du procédé. On craignait que les matériaux utilisés soient peu respectueux de l’environnement. Aujourd’hui, les solutions sont multitâches, avec les revêtements aujourd’hui bien connus (ici un comparatif très intéressant). Isolants, ils peuvent être simplement blancs, ou préparer un toit végétalisé.
Il ressort aussi de tout cela que le réchauffement climatique concerne toutes les parties du globe, et Montréal en est l’exemple : victime des “îlots de chaleur” (étroitement liés à l’urbanisation indépendamment de la géographie), la ville s’emploie à lutter contre leurs effets néfastes (détails sur la politique déployée, ici)
Pour conclure ?
Alors, quoi, toits blancs, toits verts ? A l’échelle de la planète, les Little ont peut-être un faible pour ces solutions plurielles consistant à végétaliser toits et parois…
Les populations peu impliquées dans les enjeux climatiques, sont souvent économiquement fragiles. Aussi, créer de nouveaux espace agricoles, créer du revenu ET sensibiliser les gens aux enjeux environnementaux a tout pour séduire…
Allez donc vous en faire une idée avec ce projet du Caire ici. Shadouf finance la pose des isolants et des installations et s’assure en retour de de l’exclusivité des récoltes.
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