Je vis dans les bois et dans leurs clairières. Les troncs d’arbres sont pour moi une cachette parfaite. Quand je ferme mes ailes, ma couleur se fond parfaitement dans leur écorce.

Il y a peu de temps encore, j’étais un papillon très commun. On pouvait me trouver entre juin et septembre, dans presque toute l’Europe.

Je déposais mes oeufs sur les bromes et les fétuques. Puis mes chenilles s’installaient dans leur cocon pour passer l’hiver dans le sol.

Mais les parkings remplacent les clairières, et la ville dévore le moindre petit coin  de verdure. On dit qu’un papillon sur 2 a disparu depuis 20 ans.

Souvenez vous avec nostalgie de vos siestes paresseuses dans les herbes hautes, quand je venais délicatement troubler votre sommeil en me posant sur votre visage. 

‘Les papillons ne sont que des fleurs envolées un jour de fête, où la nature était en veine d’invention et de fécondité”

George Sand – “Contes d’une grand-mère”