
- Famille : Bufonidae
- Ordre : Anura
- Système : eaux douces, eaux intérieures, terrestre
- Habitat : forêts, zone humide


J’étais un splendide jeune mâle, orange doré, phosphorescent.
Quand je me posais sur une feuille, je ressemblais à un bijou, offert à mon paradis vert du Costa Rica.
Pourtant, c’était pas trop mon truc de faire le beau : la plupart du temps, je préférais me cacher sous la terre.
Je vivais dans un territoire minuscule, très très haut dans une forêt de nuages, attendant avec impatience la saison des pluies, c’est à dire la saison des amours.
La concurrence était rude dans les mares qui se formaient alors : 8 mâles pour une femelle, et très peu de temps pour trouver ma dulcinée.
Quelle pagaille : ça expliquait quelques erreurs quelquefois …
Ensuite, les dames pondaient, et les têtards se développaient dans les points d’eau.
Mais 1987 a été une année terrible : pas une goutte d’eau n’est tombée, les ruisseaux se sont asséchés et aucun de nos petits n’a survécu.
Malheureusement beaucoup d’autres sécheresses ont suivi.
Personne ne m’a jamais revu.
Le Crapaud Doré raconté par Diane Lou
Golden Toad narrated by Elsa
Sapo de Monteverde contado por Alia
Savez-vous que :
le crapaud doré est devenu le symbole de l’extinction des amphibiens.
En 1987, un phénomène El Nino a été observé en Amérique Centrale.
Sources et Bibliographie :
https://www.batraciens-reptiles.com/bufo_periglenes.htm
https://www.iucnredlist.org/fr/species/3172/9654595
Le Haïku de Perrine
Du bœuf jusqu’au prince
Il ne suffisait que d’un bond
Une étoile est née
~~~~~~~~~~~~~~~~
LE CRAPAUD (bufo bufo) poèmes animaliers de Jean-Louis Bénézech.
Lu par Danièle

Le petit pont aux eaux dormantes
et le crapaud, ténor du soir,
rêvent des chants de l’eau qui chante,
des processions qui font pleuvoir.
Voici que décroît la lumière,
les demoiselles vertes et bleues
s’arquent en l’ultime pas de deux,
le temps s’étroit comme en prière.
Les pénombres et leurs grands manteaux
métamorphosent pierres et laîches.
Echo poursuit en cette épeiche
Narcisse en bruant des roseaux.
Dans le concert de l’avenir,
invisible, le crapaud lance
la note rauque du désir,
la nuit ne joue que les silences.