La colonisation de nouveaux espaces est un processus naturel chez les espèces. Alors dans ce cas, pourquoi et selon quels critères peut on considérer qu’une espèce devient envahissante ?
Les définitions différent assez peu :
Wikipédia : «Une espèce envahissante est une espèce vivante exotique qui devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone des écosystèmes parmi lesquels elle s’est établie.»
UICN (Union internationale pour la conservation de la nature): «Une espèce exotique envahissante est une espèce allochtone dont l’introduction par l’homme,l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes.»
INPN (Inventaire national du Patrimoine Naturel : «espèce, sous-espèce ou taxon de rang inférieur dont[l’introduction] hors de son aire de répartition naturelle […] ou la propagation menace la diversité biologique».
Union européenne, la définition d’une espèce invasive est pratiquement la même que celle rédigée par l’IUCN, si ce n’est que les conséquences sanitaires induites par la prolifération des organismes invasifs ne sont pas prises en compte (règlement UE n° 1143/2014).
Assez concordant, et pourtant pas absolu puisqu’une espèce peut être considérée comme envahissante dans une région du monde et pas dans une autre.
La réalité semble correspondre davantage à des critères de démographie (lorsqu’en peu de temps, une espèce introduite devient dominante au détriment d’une ou des autres, ce qui serait le cas, selon la règle de Williamson de 10 % d’entre elles. Les autres ne s’adaptant pas aux conditions locales, ou de nuisibilité (lorsque les interactions ou les prédations nuisent gravement aux espèces endémiques).
Si les espèces envahissantes sont souvent désignées comme coupables dans les problèmes de biodiversité actuels, il ne faut pas oublier l’action de l’homme à l’origine de leur installation. Ainsi ces espèces ne sont devenues envahissantes ou nuisibles que parce qu’elles ont été introduites.
Source :
Espèces, revue d’histoire naturelle n° 34/ Maxime Pauwels, maitre de conférences, laboratoire Évolution, écologie et paléontologie, université de Lilleet Julien Nowak,docteur en écologie évolutive
