Lorsqu’il s’agit de poser des actions concrètes d’éveil des consciences sur les défis liés à la préservation de l’environnement et au réchauffement climatique, nous avons pour habitude de voir les adultes au-devant de la scène. Mais, rassurez-vous, les choses bougent désormais et la Côte d’Ivoire n’est pas en marge de ce changement.

En effet, Enoch KOUAKOU qui est bénévole au sein de l’ONG Empreinte Verte & Solidarité et Ambassadeur de LITTLE CITIZENS FOR CLIMATE Côte d’Ivoire a décidé de mener une action très forte pour la cause environnementale.
Selon un programme étalé sur 4 semaines successives, il a lancé le projet ‘’Un mois sans plastique chez moi’’. Ce projet vise à sensibiliser, à interpeller et alerter les enfants, les jeunes et les adultes sur les dangers liés à l’utilisation du plastique dans la vie quotidienne des ménages.
C’est à Abidjan, la capitale économique et à Yopougon la plus grande commune de Côte d’Ivoire, qu’il a décidé de mener cette action sociale. Les quartiers cibles sont des zones d’habitation de populations défavorisées où, il n’existe pratiquement aucun système de gestion des déchets ménagers, où chacun utilise les méthodes voulues pour se débarrasser de ses déchets.

Les 4 quartiers où s’est tenue l’activité sont entre autres Gbinbli, Gbuenta, Azito village et Azito ferme. Ce qui fait la particularité de ces zones comme tous les autres quartiers, c’est avant tout ces interminables dépotoirs sauvages d’ordures ménagères dominés par les déchets plastiques que nous rencontrons à plusieurs endroits même derrière les maisonnettes. Ensuite, s’en suit l’absence d’initiative générale visant à lutter efficacement et durablement pour l’assainissement. Enfin, ils sont traversés par un grand canal qui était normalement destiné au drainage des eaux pluviales jusque dans la lagune Ebrié. Mais, hélas, celui-ci s’est vu attribué le rôle de dépotoirs d’ordures surtout les plastiques qui sont entrainés par milliers jusque dans la lagune Ebrié puis dans la mer.
Rappelons que selon les données statistiques du ministère de l’environnement de Côte d’ivoire, chaque année il est produit 20 0000 tonnes de déchets plastiques sur toute l’étendue du territoire. Paradoxalement, les centres de recyclage spécialisés pour le traitement et la valorisation de ces déchets sont presque inexistants.


Malgré l’adoption du décret n°2013-327 du 22 mai 2013 portant sur l’interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques, les déchets plastiques sont toujours et de plus en plus visibles dans les rues et le quotidien des populations. Aucune mesure pratique d’interdiction n’est observée.
Comment alerter les populations sur cette bombe à retardement et les dangers auxquels s’exposent les populations locales mais également la planète tout entière ? C’est là l’une des préoccupations auxquelles ‘’Un mois sans plastique chez moi’’ a tenté d’apporter une réponse et des solutions.
Durant ce mois d’action de terrain, les enfants ont été les plus nombreux à répondre aux invitations d’Enoch à contribuer au combat contre les déchets plastiques. Gants, sachets poubelle et beaucoup de courage ont été les outils clés de réussite de cette activité. Pendant 4 semaines, les enfants ont parcouru les ruelles de ces quartiers, ramassé les déchets plastiques, visité des dépotoirs sauvages et surtout échangé avec les habitants de ces quartiers qui étaient toujours curieux de voir des enfants poser ces actions.
Le grand canal qui traverse ces quartiers a fait partie des éléments permettant le déclenchement chez les enfants car, ils affirmaient tous avoir eu recours à ce canal comme dépotoirs d’ordures et de s’être débarrassés du sachet ou du panier d’ordures dans celui-ci. Après les explications des risques auxquels ils avaient exposé la planète après de tels actes, les enfants prenaient conscience de leur rôle dans la lutte contre la pollution des plastiques en particulier. Ils pouvaient être ceux-là même qui changeraient la tendance en n’utilisant plus ce canal comme dépotoir et en sensibilisant leurs parents.
L’un des points clés à retenir dans cette activité, c’est la nature des déchets plastiques qui ont été collectés. Ils étaient pour les 90% des pots en plastique d’eau minérales, d’eau en plastique vendu à 50 ou 25 F cfa l’unité très consommée dans ces quartiers et enfin des sachets plastiques de couleur bleu ou noir servant de panier pour les ménagères.
En somme, au-delà de la quantité des déchets collectés ou du taux de participation des habitants, c’est surtout la découverte d’une population désinformée et non-impliquée dans la lutte contre les déchets en général que nous avons pu constater. La prise de conscience face à l’urgence climatique s’est faite sentir chez les adultes au fur et à mesure, et certains n’ont pas hésité à donner des solutions pour éradiquer ce fléau de leur quartier.
C’est dire qu’il y a beaucoup à faire dans la lutte contre les déchets plastiques et cela devrait commencer par le changement des habitudes dans ces zones abandonnées. Les adultes ont proposé des alternatives adaptées à leurs lieux d’habitation pour une gestion plus saine et responsable des déchets.




Rappelons que le ramassage des déchets peut aussi contenir des risques sanitaires. C’est pourquoi, après chaque séance de collecte, les enfants pratiquaient une séance de lavage des mains. Le lavage des mains qui reste une pratique très importante comme les maladies manuportées dont sont victimes plusieurs milliers d’enfants en Afrique fait partie intégrante des écogestes et des bonnes pratique à l’hygiène que nous prônons.
